Paroles fortes d'une personne qui souhaite rester anonyme
En tant que personne concernée, voici comment je vois les choses: il est plus facile de mettre en veilleuse son propre corps et d’occulter les douleurs physiques que les douleurs morales. Les blessures physiques peuvent guérir, les hématomes disparaître. En revanche, les paroles méprisantes, la froideur émotionnelle et l’absence, au plus profond de soi, d’un des deux parents se gravent dans l’âme. Mais on peut aussi les occulter. Tout enfant qui apprend à dissocier – et donc à ne plus sentir les souffrances de l’âme – apprend aussi à dissimuler ses propres besoins, à ne plus se défendre, voire même à ne plus s’aimer. Perdre le lien, le contact avec soi-même, et s’orienter plutôt sur ce que les autres, la société ou sa famille d’origine, exigent de vous, peut conduire à des problèmes graves et à des maladies psychiques.
Les enfants qui ont été maltraités par leurs parents ne cessent pas de les aimer. Ils cessent de s’aimer eux-mêmes.
Anonyme, aujourd’hui adulte et active comme éducatrice référente dans le domaine de l’aide à la jeunesse