Paroles fortes de Manu Burkart
Je suis père de 3 enfants. Le plus jeune a 2 ans ½, le plus âgé 8 ans. Comme tous les parents, nous avions prévu de leur offrir un foyer chaleureux et un havre de paix. Pour nous, la violence, qu’elle soit physique ou verbale, est inacceptable! Pour permettre aux enfants de se construire, de se sentir en sécurité et de s’orienter, des règles et des limites sont absolument nécessaires. Face au stress de la vie quotidienne, je constate toutefois que ma patience et ma compréhension sont mises à rude épreuve, et je me sens souvent démuni et débordé par les événements. Suivant l’humeur du jour, je peux m’emporter lorsque les enfants ne respectent pas les règles convenues et dépassent les limites ou que ma résistance nerveuse laisse à désirer. Je pense alors à ma mère. Il n’était pas rare qu’avec mes 3 frères et sœurs, tout soit sens dessus dessous à la maison. Dans ces cas-là, elle se réfugiait dans l’une des fermes voisines, où elle prenait un peu d’exercice, respirait profondément, puis revenait à la maison plus détendue. Si elle n’avait pas eu cette possibilité, elle aurait certainement fini par craquer. Chez moi, c’est la même chose. Quand il y a des situations de cette sorte ou des phases difficiles, nous essayons de trouver un moment favorable pour parler aux enfants, leur expliquer nos sentiments, notre déception ou notre colère. Nous nous gardons bien de les condamner; nous ne critiquons pas l’enfant, mais son comportement. Une attitude qui peut paraître sage – en réalité, s’exercer à la patience, à prendre son temps, à rester calme, c’est un entraînement de tous les instants. Je suis un être humain, il m’arrive de faire des erreurs, de perdre mon sang-froid. A la maison, nous nous disputons, et parfois le ton monte. Nos enfants ont appris très tôt que, dans toutes les circonstances de la vie, des énergies négatives sont libérées. Mais à chaque fois, ils font l’expérience qu’il est possible de faire la paix et de se réconcilier. Je devrais saisir de telles occasions pour m’excuser auprès de ma partenaire ou de nos enfants. Et je suis sûr qu’ainsi, les enfants sentiraient que je nous les aimons plus que tout.
Manu Burkart
père de 3 enfants et comique au Cabaret Divertimento