En Suisse, plus d’un enfant sur deux subit encore de la violence psychologique, tandis que des châtiments corporels sont infligés à plus d’un quart des enfants. Le recours régulier à la violence psychologique et/ou physique dans l’éducation peut avoir des conséquences dramatiques. Selon la dernière étude auprès des parents menée par l’Université de Fribourg à la demande de Protection de l’enfance Suisse, presque tous les parents interrogés pensent qu’une loi aiderait à éduquer les enfants sans recourir à la violence. C’est pourquoi il est nécessaire d’inscrire l’éducation sans violence dans le Code civil. Le texte de loi soumis au Parlement indique clairement que toute forme de violence, qu’elle soit physique ou psychologique, ne peut être tolérée comme méthode éducative.
L’éducation sans violence devient une obligation – les parents seront soutenus
Des offres d’aide et de conseil sont nécessaires afin que les parents et les titulaires de l’autorité parentale soient soutenus pour ne pas recourir à la violence dans les situations critiques. La violence est en effet souvent le reflet d’un sentiment de dépassement et de la méconnaissance de réactions alternatives. Le travail de sensibilisation et de prévention reste par conséquent central. Nous apprenons avec satisfaction que les mesures contenues dans la modification de loi proposée seront accompagnées par une campagne de sensibilisation au niveau national qui bénéficiera d’une participation de la Confédération. La campagne devra présenter des méthodes d’éducation alternatives pour que les parents ne soient pas livrés à eux-mêmes face à la nouvelle loi. Les expériences réunies dans les pays voisins ont montré qu’une loi encadrée conduit à la réduction visée de la violence. La décision du Conseil fédéral d’inclure dans le texte de loi des services de consultation pour les parents et les enfants va également dans notre sens. Les offres d’aide et de conseil permettent aussi de surmonter des conflits qui avaient déjà dégénéré.
Les étapes jusqu’à l’entrée en vigueur
Le projet de modification du Code civil sera à présent soumis au Parlement et devra être approuvé par le Conseil national et le Conseil des États. « Avec les organisations partenaires du réseau « Éducation non violente », Protection de l’enfance Suisse continuera de s’engager pour contribuer à amener le projet à bon port », assure Regula Bernhard Hug, directrice de Protection de l’enfance Suisse.
Vers le rapport du Conseil fédéral