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Sexting

Les jeunes s’envoient des messages ou des images à caractère intime. Pourquoi pas si cela convient aux deux. Mais le sexting comporte également des dangers et des risques, dont certains relèvent du droit pénal. Apprenez-en plus ici sur le sexting et sur la manière dont les adolescent·e·s peuvent se protéger.

Le sexting, qu’est-ce que c’est ?

Le mot sexting est composé des termes anglais « sex » et « texting ». Le sexting consiste à envoyer et à recevoir des messages texte ou vocaux à caractère intime ou sexuel. 

Faits et chiffres

  • 40 %

    des 12 à 19 ans interrogé·e·s déclarent avoir reçu des images ou des vidéos suggestives ou érotiques de la part d’autres personnes (Étude James, 2022).

  • 12 %

    des adolescent·e·s déclarent avoir envoyé des photos ou des vidéos d’eux-mêmes/elles-mêmes (Étude James, 2022).

  • 29 %

    des adolescent·e·s ont déjà transmis du contenu de sexting à d’autres personnes (Bücken, 2023).

Comment fonctionne le sexting ?

Le sexting fait partie du développement de l’identité des adolescent·e·s et constitue une forme de communication intime via les médias numériques. Les adolescent·e·s utilisent le sexting pour expérimenter et consolider des relations amoureuses ou sexuelles. Le sexting a lieu le plus souvent dans les relations de jeunes couples où le partage de messages intimes est souvent considéré comme une marque de confiance. En dehors des relations amoureuses, le sexting est souvent utilisé pour montrer un intérêt amoureux ou sexuel.

Le sexting peut être sexy dans le cadre d’une relation. Cependant, le sexting doit être consensuel. L’échange de contenus érotiques entre mineur·e·s ayant une différence d’âge maximale de trois ans ne pose aucun problème juridique, à condition que les deux parties y aient consenti. Vous trouverez de plus amples informations juridiques ici : Pornographie et l'aspect légal.

Quand le sexting devient-il problématique ?

Le sexting devient problématique et abusif lorsque l’utilisation de photos ou vidéos intimes n’est pas consensuelle. Voici des exemples de violence sexuelle pouvant faire l’objet de poursuites :

  • Obliger à l’envoi d’images érotiques ou faire pression sur la personne pour les obtenir.
  • Exercer un chantage avec des contenus de sexting (voir aussi Sextorsion).
  • Prendre des photos ou filmer des vidéos en cachette dans des situations intimes (p. ex. dans les vestiaires).
  • Partager avec des tiers des messages, des photos ou des vidéos intimes et confidentiels.
  • Envoyer des contenus intimes même si l’autre personne ne souhaite pas les recevoir.

Le partage de contenus intimes fait courir le risque de devenir victime de cyberharcèlement. Vous trouverez plus d’informations sur ce sujet ici.

Le sexting peut également être utilisé de manière abusive par des adultes inconnu·e·s pour nouer une relation avec des mineur·e·s. Les auteur·trice·s contactent des adolescent·e·s sous des pseudonymes et avec de faux profils et les incitent à pratiquer le sexting. Pour en savoir plus sur le pédopiégeage en ligne et la sextorsion.

Stratégies de protection – avant que cela n’arrive

    • Parlez régulièrement et ouvertement à votre enfant du sujet du sexting. Expliquez les risques et encouragez votre enfant à venir vers vous en cas de problèmes ou de situations désagréables.

    • Faites preuve de compréhension et évitez les reproches lorsque votre enfant vient vers vous avec des problèmes. Une relation de confiance est essentielle pour que votre enfant puisse se confier à vous.

    • Expliquez à votre enfant l’importance de garder privées les informations et les images personnelles. Faites-lui prendre conscience de ne pas partager de photos ou de vidéos intimes, même avec des ami·e·s ou son/sa partenaire.

    • Parcourez ensemble les paramètres de sécurité des applications et des réseaux sociaux. Assurez-vous que le profil de votre enfant est en mode privé et que seul·e·s ses ami·e·s peuvent y accéder.

    • Informez votre enfant des conséquences juridiques du sexting et de ce qui relève de l’infraction. Insistez sur le fait que le partage de contenus intimes sans consentement peut avoir de graves conséquences.

    • Dites à votre enfant qu’il/elle peut se tourner vers vous à tout moment en cas de harcèlement ou de chantage. Assurez-lui que vous trouverez une solution ensemble.

    • Si nécessaire, vous pouvez contacter des centres de consultation spécialisés dans la gestion du sexting et du cyberharcèlement. Vous y recevrez un soutien et des conseils professionnels.

    • Établissez des règles claires pour l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux avec votre enfant. Définissez ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas, et discutez des conséquences en cas de violations des règles.

    • En utilisant ces stratégies, vous pouvez aider votre enfant à apprendre à utiliser les médias numériques de manière sûre et responsable.
    • Discutez des profils sur différentes plateformes avec votre enfant et parcourez ensemble les paramètres de confidentialité. Assurez-vous que les profils contenant de nombreuses informations personnelles soient en mode privé.

    • Montrez à votre enfant comment sélectionner l’option de suppression automatique des messages (p. ex. sur WhatsApp).

    • Utilisez les moteurs de recherche ou l’intelligence artificielle pour apprendre à reconnaître les faux profils (p. ex. sur Instagram).

    • Montrez à votre enfant comment protéger ses appareils et ses albums photo avec un mot de passe ou une reconnaissance faciale. Rappelez à votre enfant d’utiliser des mots de passe forts pour se protéger contre les attaques de hackers.

Stratégies de protection – après un incident

    • Si nécessaire, demandez des informations complémentaires et une assistance auprès du service de signalement et de conseil indépendant et anonyme clickandstop.ch

    • N’acceptez jamais des demandes (p. ex. créer/envoyer des photos ou de l’argent) de la part de maîtres chanteur·euse·s.

    • Ne faites pas de reproches à votre enfant et montrez-lui que vous êtes de son côté. La violence sexuelle à l’encontre d’enfants et d’adolescent·e·s n’est jamais de leur faute, ni en ligne ni hors ligne.

    • Faites savoir à votre enfant qu’il/elle n’est pas responsable et n’est pas seul·e. Un tel incident peut provoquer de la honte chez l’enfant. Peut-être qu’il/elle ne veut pas vous en parler au début. Cependant, il est important d’engager un dialogue pour comprendre pourquoi votre enfant a maintenu des contacts avec cette personne et d’envisager comment pouvoir mieux se protéger à l’avenir.

    • Encouragez l’enfant et assurez-le/la de votre soutien. Il peut arriver que des enfants et des adolescent·e·s refusent soudain l’intervention d’un tiers ou toute aide. Il se peut que ce soit par crainte d’y mêler d’autres personnes (p. ex. la police). Expliquez-lui que ce sont des spécialistes dont le rôle est d’aider et de soutenir.

    • Après un tel incident, allez le plus rapidement possible voir la police et déposez plainte. Prenez des preuves avec vous si possible. Mais faites attention aux points suivants :
      • Pas de stockage, de transfert ou de traitement de photos et de matériel vidéo pédopornographiques ! La possession et la diffusion de produits contenant des actes d’ordre sexuel avec des mineur·e·s sont interdites, tout comme leur production. Ne vous faites pas non plus envoyer de photos ou de vidéos afin de pouvoir ensuite les enregistrer sur votre téléphone portable comme preuve. 

      • Apportez les téléphones portables ou les tablettes concernés à la police.
      • Rassemblez les informations disponibles sur les auteur·trice·s : 

        • Nom (d’utilisateur) de l’auteur·trice à l’aide de captures d’écran contenant les noms d’enregistrement et un aperçu des photos du compte de l’auteur·trice. Notez la date et l’heure des captures d’écran.
        • Informations pour les transferts d’argent en cas de chantage (p. ex. compte bancaire)
        • Adresses e-mail, numéros de téléphone, etc. utilisés.
    • Bloquez/signalez le compte à la plateforme uniquement après conservation des traces par la police. Cela permet à la police d’enquêter/sauvegarder le compte à l’origine du chantage.

    • Dans certains cas, la violence sexuelle ou les tentatives de chantage peuvent aussi provenir de camarades d’école. Si nécessaire, informez le personnel enseignant ou de travail social scolaire sur la situation et envisagez une action en justice. 
    • Utilisez le service anonyme et gratuit de Take It Down pour empêcher la diffusion des photos sur diverses plateformes.

L’engagement de Protection de l’enfance Suisse

Protection de l’enfance Suisse dénonce le non-respect des droits de l’enfant et exige l’application systématique de la CDE-ONU en Suisse. La fondation participe aux débats, s’engage activement en faveur de la protection des enfants et demande aux responsables politiques des structures adaptées aux enfants et aux familles.